Emploi : quels métiers des RH ont le vent en poupe ?

Quels métiers des RH ont le vent en poupe ? Bonne, et même très bonne nouvelle : l’emploi des cadres a bien repris du poil de la bête en France. En 2015, dans un contexte morose, les entreprises avaient réduit la voilure au maximum ? Elles ont rééquilibré les choses en 2016, et abordent 2017 avec de l’appétit. La meilleure preuve : dans son enquête annuelle sur les salaires, le cabinet Robert Walters. observe une augmentation moyenne de 2% pour les cadres, un chiffre qui grimpe à 15% en cas de changement de poste. Métiers, rémunérations, bassins d’emploi… Voici les principaux enseignements de cette enquête.

1. Les profils RH dans leur ensemble : une forte demande

En 2015, les offres de postes en ressources humaines progressaient certes plus que le total des annonces (+13% contre +5%), mais cette hausse était sans commune mesure avec celle de secteurs en surchauffe, comme l’assurance (+58%). En 2016, renversement de tendance : avec 45% d’annonces publiées en plus, l’emploi RH progresse par exemple trois fois plus vite que l’IT. Le signe que les entreprises ont compris que la transformation digitale relevait au moins autant des hommes que des technologies ? C’est en tous cas l’explication donnée par les experts de Robert Walters, et c’est une tendance globale : « les entreprises reconnaissent la valeur d’une fonction RH forte pour conduire le changement, le développement des organisations et la stratégie d’acquisition des talents », expliquent-ils ainsi.

2. Rémunération, formation, SIRH… Les experts ont la cote

Conséquence de cette analyse : ceux qui disposent de compétences pointues dans des spécialités stratégiques des RH (marque employeur, fidélisation des collaborateurs, formation, rémunération…) sont particulièrement recherché. Après tout, c’est d’attirer et de retenir les « top talents » qu’il s’agit ici... Les plus fortes hausses de salaire attendues pour 2017 en France épousent donc logiquement ce constat :
  • responsable recrutement, responsable formation, responsable SIRH : +8%
  • responsable rémunérations et avantages sociaux : +7%
Signe des temps, c’est sur les profils intermédiaires (entre 5 et 8 ans d’expérience) que les rémunérations de ces experts progresseront le plus significativement en 2017. L’explication ? D’après Robert Walters, les RH ont l’obligation d’anticiper l’apparition de nouvelles fonctions encore inédites d’ici 5 à 10 ans. Et privilégient donc, y compris dans leurs rangs, l’embauche de juniors « à haut potentiel, avec de fortes aptitudes au changement et à l’interpersonnel ».

3. Le DRH, gagnant sur le long terme

Et le « boss » du service ? Tout va bien pour lui, merci. De tous les métiers de direction, le DRH est même celui dont le salaire a le plus progressé au cours de la dernière décennie (de 30 à 40%). Parce que sa tâche s’est évidemment complexifiée, tant du côté de son ancien pré carré « administratif » (les diverses lois et réglementations relatives à l’emploi n’ont pas manqué ces dernières années) que de celui de ses nouvelles attributions : attractivité de la marque employeur, engagement des équipes, digitalisation tous azimuts… Preuve que les « bons » managers RH ne se dénichent pas si facilement : les taux journaliers de ceux qui ont choisi l’intérim vont exploser en 2017. Un DRH international ? C’est désormais de 1 500 à 1 800€ par jour (+18% en moyenne par rapport à 2016). Un RH business partner ? 9 00 à 1 200€ (+10,5%)… Et les salaires suivent logiquement la même pente. En 2017, la fourchette basse du salaire d’un DRH de plus de 15 ans d’expérience passe ainsi de 120 à 130 000€ à Paris, et de 120 à 140 000€ à Toulouse.

4. Un marché plus tendu en régions

Les années se suivent, et se ressemblent : ce sont les grandes métropoles régionales qui tirent la croissance des offres d’emploi. En 2015, elles ne progressaient que de 4% à Paris, contre 18% à Lyon et 32% à Lille. En 2016, même constat : déjà impressionnants, les +29% d’offres d’emploi parisiennes sont éclipsés par les booms lillois (+38%) et surtout lyonnais (+69%). Les bassins d’emploi régionaux sont donc en tension, et cela se ressent nettement dans les salaires proposés. Un DRH ou un responsable RH expérimentés à Lyon peuvent ainsi être augmentés de plus de 10%, et les hausses observées à Toulouse peuvent même atteindre 20% ! Néanmoins l’écart de salaires reste nettement en faveur de Paris, en particulier sur les profils « junior ». Un spécialiste en droit social, en rémunération ou en gestion des talents francilien, avec 5 à 8 ans d’expérience, gagnera aisément 10 à 30% de plus que son homologue lyonnais.
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