Comment renforcer le lien ville-hôpital ?

les enjeux du lien ville hôpital

L’enjeu du lien ville-hôpital est plus que jamais d’actualité, alors que le système de santé doit aujourd’hui faire face à des changements démographiques, sociaux et épidémiologiques.

Parmi les nouvelles réalités à adresser figurent le vieillissement de la population, les inégalités sociales et entre les territoires et le besoin de personnaliser les parcours patients. Elles concernent à la fois les acteurs sanitaires et sociaux, médicaux-sociaux mais aussi territoriaux qui doivent se coordonner pour y répondre. Voici l’essentiel des recommandations détaillées dans le rapport “Renforcer le lien ville-hôpital », par la Fédération Hospitalière de France.

Les sept clés pour la construction du lien ville-hôpital

Pour la fédération, il existe sept clés pour faciliter la construction du lien ville-hôpital :

 

  1. La liberté, qui signifie qu’il faut laisser les acteurs de la ville et de l’hôpital libres de mettre en place les solutions spécifiquement adaptées aux besoins de leur territoire
  2. Faire du patient le dénominateur commun des actions. Le patient et son bien-être doivent être au cœur de toute décision liée à sa santé.
  3. Dialoguer, car c’est en entretenant un échange quotidien que ville et hôpital pourront apporter les meilleures réponses. 
  4. Confiance et respect, pour reconnaître les complémentarités entre ville et hôpital plutôt que leurs antagonismes.
  5. Co-construire en partageant les décisions, les responsabilités et les contraintes.
  6. Coordonner les décisions à la fois stratégiques et opérationnelles
  7. Valoriser les actions communes, c’est-à-dire promouvoir le travail effectué pour assurer l’accessibilité et la pertinence des soins pour tous sur le territoire.

Quatre axes pour faciliter le lien ville-hôpital

Dans un objectif d’amélioration continue, le rapport mentionne quatre axes ainsi que les solutions à mettre en place pour aider les acteurs de la santé et du territoire, comme les mairies, les communautés de communes ou urbaines, et les directeurs de centres hospitalier, à mieux se coordonner.

Une vision pratique

Parmi les pistes de réflexion proposées figure celle de rendre obligatoire la communication des résultats médicaux ayant eu lieu en établissement hospitalier aux médecins généralistes, ainsi que la transmission des informations liées au patient aux centres hospitaliers en amont des admissions. C’est dans ce contexte qu’intervient le dossier patient informatisé. Ces résultats médicaux concernent par exemple les comptes-rendus d’hospitalisation, résultats d’imagerie médicale, résultats de prélèvements, etc.
La rapport propose d’autre part que l’hôpital mette à disposition des espaces dédiés aux médecins libéraux, dans le cadre de la création de maisons médicales de garde en parallèle des urgences. Une troisième piste propose de nommer un interlocuteur institutionnel pour simplifier les échanges entre l’hôpital et les libéraux de type kinésithérapeute, par exemple à l’aide d’un annuaire. Les autres pistes proposent de favoriser la recherche clinique sur les soins primaires et de mettre en place des protocoles communs entre professionnels hospitaliers et de ville.

Investir pour la ville

Pour soutenir ce projet d’un système d’échange d’information plus fluide et efficace cité ci-dessus, le rapport suggère la construction d’un système d’information commun pour l’hôpital et la médecine de ville. Il propose de mettre à profit les bâtiments hospitaliers non utilisés pour intégrer centres de santé et maisons de santé pluridisciplinaires. Le rapport suggère ensuite de pallier au manque de coordination entre la ville, l’hôpital et l’assurance maladie par la création de “contrats d’objectifs et de moyens” qui pourraient permettre de faciliter les parcours et optimiser les coûts liés à la prise en charge des patients.

Des enjeux de santé territorialisés

Pour surmonter les problématiques de recrutement, de désertification médicale et d’attractivité, le rapport suggère de favoriser un exercice mixte entre ville et hôpital. En effet, de plus en plus de professionnels de la santé pratiquent à la fois en libéral et à l’hôpital. Une seconde piste invite à créer des parcours de formation médicale à l’échelle territoriale, qui mettrait en coordination universités, CHU et groupements hospitaliers de territoire (GHT). Il est par ailleurs conseillé de favoriser la place des acteurs de la médecine de ville dans les réflexions avec les GHT.

Une gouvernance ville-hôpital

Enfin, dans un dernier axe, la Fédération Hospitalière de France propose de faciliter le dialogue entre les acteurs de la ville et de l’hôpital. Elle propose de constituer des commissions territoriales de santé composées des élus locaux, des acteurs des centres hospitaliers et cliniques, de représentants des professionnels de la ville ainsi que des usagers. Le rapport propose le décloisonnement entre la gestion de la tarification hospitalière et des modes de rémunération des professionnels de ville à l’aide d’accords communs. Enfin, il s’agirait d’élargir la gouvernance des groupements hospitaliers de territoire à la médecine de ville.

 

Avec un tel rapport, la Fédération Hospitalière de France parait vouloir aller plus loin, en positionnant les élus comme des conseillers stratégiques. En effet, leurs connaissances du territoire et des problématiques communes rencontrées par les citoyens les placent en position d’experts sur le sujet. Pour consulter le rapport dans son intégralité

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